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Les voleurs de travail

Toute peine mérite salaire mais tout salaire doit se mériter. De la même manière, tout effort supplémentaire méritera une rémunération supplémentaire que cela soit un effort de formation ou un effort horaire, c’est-à-dire un travail plus long voire plus pénible que pour d’autres. Sur cette base et sur elle seule doivent s’évaluer les revenus ou les salaires. Toujours dans cette optique, une personne prenant un risque doit être rémunérée en fonction de ce risque, qu’il s’agisse d’un risque physique ou financier. Exemples : il est normal qu’un créateur d’entreprise ait une rémunération supérieure à celle d’un simple salarié, idem pour un policier ou un militaire qui risquent leur vie. Quelle différence de valeur y a-t-il entre un salarié ayant un salaire très bas en fonction de sa faible formation mais exécutant un travail pénible physiquement et quelqu’un créateur d’entreprise ayant un travail non pénible mais qui a pris un risque financier énorme sur ses deniers et ainsi crée des emplois pour des personnes ne désirant pas prendre de risque ?


Il est donc ainsi des personnes qui préfèrent la sécurité du salariat au risque de l’entrepreneuriat, il est normal que les revenus de ces deux personnes soient totalement différents. De la même manière entre un salarié qui fait son travail de manière efficace mais routinière et un salarié qui s’investit dans l’entreprise qui fait plus que ce qu’on lui en demande et fait son travail de manière presque parfaite et même plus que parfaite. Il est normal, là aussi, qu’ils aient différents revenus, ainsi la notion communiste d’avoir le même salaire pour tous est absurde. Nous ne sommes pas tous égaux, nous ne sommes pas destinés à avoir tous le même salaire, nous n’avons pas tous ni les mêmes capacités ni les mêmes ambitions d’où les différences de salaire.

Dans tout ce qui précède nous trouvons des moyens pour évaluer la valeur du travail de chacun. Tous ces travailleurs apportent leur pièce à l’édifice collectif du pays, le travail de chacun doit être justement rémunéré.
 Cependant, est-il normal d’avoir des différences de salaire aussi grandes qu’elles le sont actuellement ? Qu’est-ce qui justifie une différence de salaire de 1 à 10 000 ? Cherchez bien, je crois qu’il n’y a rien qui justifie une telle différence de salaire.


Nous pouvons en ce cas parler de vol de travail, le détournement injustifié de la sueur de certains au profit d’autres que la vie a privilégié. Il faut pourtant reconnaître qu’un PDG travaille et peut-être surchargé de responsabilités, au bord du burn-out. Même s’il détourne à l’excès une partie du travail des autres, il est productif.


Il y a aussi des voleurs de travail improductifs qui pourraient aussi être  appelés des profiteurs, des parasites ou même, lâchons le mot, des spéculateurs. Qu’est-ce qu’un spéculateur ? Un spéculateur est quelqu’un qui va acheter 300 tonnes de café le matin à l’ouverture des cours, va les revendre deux heures plus tard parce que le cours a changé, va racheter derrière 6 tonnes de blé et va les revendre le soir. Quel va être son travail productif pour la société ? Aucun, zéro, il a simplement détourné une partie du travail d’autrui à son profit personnel. Ce faisant, il est possible de dévaloriser complètement le travail d’autrui. En effet, par le biais de la spéculation il est possible de modifier complètement la valeur d’un objet de production, d’une action, d’une matière première. Il est possible de couler un entreprise ou d’acculer des agriculteurs à la ruine. Les cours issus de la spéculation n’ont rien à voir avec la valeur de l’outil de production technique, ni avec la rentabilité de l’entreprise, ni avec la valeur de l’outil de production humain : le sacrifice que peuvent faire certains employés pour la survie ou pour le développement de l’entreprise. La valeur des produits de production et des objets disparaissent devant la spéculation.


Il ne s’agit là que de la spéculation humaine mais des logiciels ont été inventés pour donner des ordres de vente ou d’achat plusieurs milliers de fois par minute en analysant les plus infimes variations des cours. Ce système automatique peut s’emballer et aller jusqu’à nécessiter la fermeture temporaire de la bourse. 
Il serait nécessaire de rendre les achats incessibles ¼ d’heure, une heure voire une journée. Mais si les cours baissent, il serait alors impossible de vendre immédiatement. Oui, mais cela éviterait aussi l’emballement ; et puis la spéculation est un risque qu’il faut assumer ! Acheter une action pour les dividendes c’est bien, vous donnez de l’argent à une entreprise pour qu’elle se développe et le risque que vous prenez est rémunéré (l’entreprise peut couler et votre action ne plus rien valoir). Acheter une action pour de la spéculation, c’est du détournement d’argent !


Autre vol de travail, invisible, innocent. Vous achetez un tee shirt de bonne qualité 10 €. Produit en France il coûterait 30 €, la différence de 20 € c’est la sueur, les conditions de travail difficiles, voire le travail des enfants dans des pays sous développés, c’est du vol de travail. Sans aller aussi loin, les consommateurs poussent à la baisse des prix, tout est toujours trop cher. Par le biais des grandes centrales d’achat des supermarchés, les agriculteurs ont le choix entre vendre avec une marge ridicule ou laisser pourrir leur production et ne rien avoir du tout. Sachez que sur les récoltes aussi i l y a aussi de la spéculation.

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