Union cincinnatiste

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Réduction de la consommation des soins.

Dans un article différent j’ai évoqué le risque zéro, c’est-à-dire que plus nous voulons baisser la probabilité qu’un risque se réalise plus ça va coûter cher à la collectivité, autrement dit plus nous voulons une sécurité maximale plus c’est cher. 

Cela est particulièrement vrai en médecine. 

Je vous donne un exemple : durant toute ma carrière de chirurgien dentiste j’ai extrait des dents sans faire aucune radio au préalable. Si en cours d’intervention je m’apercevais que la dent était difficile à extraire à ce moment-là je faisais une radio. La plupart de mes confrères avaient une pratique totalement inverse, ils prenaient une radio systématiquement avant chaque extraction. La différence à la sortie c’est que j’ai économisé au système social et en exposition pour mes patients plusieurs milliers de radios totalement inutiles puisqu’en 30 ans d’exercice le fait de ne pas faire de radio n’a jamais entraîné conséquence grave pour le patient. 

Tout récemment ma belle-fille a eu mal aux pieds à cause d’une randonnée de 30 km faite sans entraînement. Sans être médecin ma première réaction a été de mettre le pied au repos avec application de froid régulière. Cependant la famille s’inquiétait parce que cela mettait du temps à cicatriser et donc il a fallu faire une échographie qui n’a rien révélé suivie d’une IRM qui n’a lui non plus rien révélé. La douleur aurait été plus violente voire exquise, à ce moment-là je me serais inquiété. Quel aurait été le traitement en l’absence de ces deux examens médicaux ? Mettre du froid et du repos, quelle aurait été le traitement si l’on avait découvert quelque chose comme une aponévrosite, une tendinite, une fracture de fatigue : mettre repos et du froid plus longtemps.

Pourquoi fait-on ainsi journellement en France des examens médicaux inutiles ? Pour assurer la sécurité du patient ? Celle du praticien ? Car le praticien qui ne pratique pas ces examens et se trouverait confronté à un problème non prévu commettait une faute professionnelle et serait traîné devant les tribunaux. 

Il faut absolument faire une chasse aux examens inutiles ou très faiblement utiles. Ils ne doivent quasiment jamais être prescrits en première intention, il s’agit d’examens complémentaires servant à affiner un diagnostic établi au préalable. En plus, faire un examen complémentaire parapluie pour détecter une maladie rare, très rare, semble absurde. Faire 100 000 radios pour détecter une maladie est une dépense immense, et ce d’autant plus que la plupart du temps les symptômes s’aggravent et permettent un diagnostic clinique plus précis qui à ce moment-là justifiera un examen complémentaire. 

Autre exemple d’attitude où on ouvre le parapluie. Suite à d’une douleur sur le dessus du poignet je suis allé aux urgences de l’hôpital. Après 3h d’attente un médecin m’a diagnostiqué une tendinite cependant il a voulu m’hospitaliser pour le cas où j’aurais un problème très particulier qui pour être diagnostiqué nécessitait une échographie. Or c’était la samedi et personne n’était présent pour la faire d’où la “nécessité” de me garder en observation. J’ai signé une décharge et je suis parti, il fallait que j’accueille mes patients le lundi matin. Résultat, attelle et deux semaines après j’étais guéri.

Nous n’avons pas les moyens de soigner à n’importe quel prix, 100% des maladies chez 100% des malades. Avec des idées de budget extensible à l’infini nous en arrivons à 4000 milliards d’endettement.

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