La laïcité actuellement est souvent associée avec l’athéisme ou au minimum avec l’absence de religion. A l’école, il est interdit de parler de religion ou d’afficher des signes religieux. Pourtant ne serait-il pas intéressant pour les élèves de connaître la religion de leurs voisins pour mieux les comprendre, pour mieux communiquer, pour mieux vivre ensemble ?
Reprenons le sens initial du mot laïc qui remonte au Moyen-Âge. Les laïcs étaient des gens qui ne vivaient pas dans les monastères, qui n’avaient pas prêté de vœux pour être prêtre mais à cette époque les habitants d’un pays étaient tous profondément religieux et pour la plupart en même temps laïcs.
Redonnons au mot laïc son sens originel et laissons les signes discrets de religion réoccuper le terrain de l’enseignement public.
Laissons les jeunes filles pratiquant la religion islamique entrer en terre d’accueil, de tolérance, d’égalité de l’éducation nationale avec un simple foulard discret mais permettant à ces jeunes filles d’accéder à l’enseignement laïc, montrons ainsi que la République fait un pas vers elles pour qu’elles puissent aller à l’école en respectant leurs croyances, leur religion et ne pas les renfermer sur elle-même mais leur donner une ouverture sur le monde, qu’elle puissent apprendre l’ouverture d’esprit du siècle des Lumières, avoir contact avec d’autres religions, apprendre à vivre en commun. Le port du foulard peut avoir une visée esthétique ou religieuse, laissons le doute planer là-dessus.
Il y a quelque temps, j’ai eu une jeune fille noire dans mon cabinet, très jolie pourtant un foulard très bien arrangé. Je lui ai posé la question : “Portes-tu ce foulard pour des raisons esthétiques ou religieuses ?”, elle m’a tout simplement répondu pour des raisons religieuses. Il ne s’agissait pas d’un tchador complètement enveloppant ni d’une burqa mais juste d’une marque de respect pour son dieu sans être envahissante pour les autres.
Remplaçons l’enseignement doctrinal d’une religion par l’enseignement des religions afin de mieux connaître et comprendre l’autre tout en mettant l’accent sur les ressemblances entre les différentes religions et la morale areligieuse.