Conformément aux grands courants de pensée économique, l’État se doit d’intervenir au minimum dans la gestion d’un pays. Moins il intervient, plus les choses se régulent naturellement, ainsi la main invisible d’Adam peut-elle toujours être présente.
L’État doit toutefois intervenir afin de garantir à chacun une égalité totale de chance, ensuite ce sont les capacités individuelles de chaque personne qui vont lui permettre ou non de progresser au sein de la société.
Un exemple d’intervention perverse de l’État :
Afin de protéger les citoyens pour qu’ils aient une sécurité dans leur logement, bon nombre de lois ont été promulguées en faveur du locataire, afin qu’il ne puisse pas se faire expulser à tout moment. Ces lois, dans ce but louable, sont devenues tellement contraignantes que les propriétaires ont peur d’accueillir un locataire, ce dernier pouvant rester longtemps dans le local sans payer. Ils demandent donc des garanties immenses, tellement importantes que les personnes avec un salaire faible ou moyen ont énormément de difficultés pour accéder à un logement.
Ces lois de protection peuvent se concevoir car souvent la personne qui possède un logement et le met en location est considérée comme un nanti. Mais regardons de l’autre côté. Le propriétaire est une personne qui s’endette pour acheter un logement destiné à la location. C’est un investissement qui est d’ailleurs stimulé par diverses mesures fiscales afin qu’un plus grand nombre de logements soit mis à disposition des personnes. Ce propriétaire va donc avoir un emprunt à rembourser tous les mois. Il risque de tomber sur un locataire ne payant pas son loyer et cette situation avec la trêve hivernale peut se prolonger pendant deux ans, deux ans à payer un emprunt sans en avoir les ressources. Le propriétaire peut être saisi sur son salaire, le logement vendu et cetera, sans parler des dégradations perpétrées par le locataire sans scrupule puisque déjà il ne paie pas son loyer.
Il faut donc que l’État intervienne à minima pour éviter les situations extrêmes, les abus. Une personne qui est prévenue trois mois avant l’expulsion, c’est largement suffisant pour se retourner. d’autant plus que si les locataires sont plus facilement expulsables, corollairement ils trouveront plus facilement un logement.
Il en va de même pour les emplois, plus les protections sociales sont importantes pour les salariés moins il y aura d’embauche car le risque est grand d’avoir un salarié qui se comporte bien pendant quelques temps, juste le temps de s’incruster dans l’entreprise. Ensuite il fera un travail à minima, insuffisant pour justifier une faute professionnelle mais suffisant pour que le patron ait envie de s’en séparer. Vous allez me répliquer que l’État a inventé la rupture conventionnelle. Mais pourquoi l’employeur devrait-il payer pour se débarrasser d’un employé dont il n’est pas satisfait ? En plus, une certaine insécurité dans l’emploi incite les employés à s’appliquer dans leur travail pour ne pas le perdre. Donc un assouplissement dans le marché de l’emploi profitera aux deux parties, à l’employeur et à l’employé. Toutefois une catégorie de salariés ne profitera pas de ce changement : les fainéants et les incompétents qui se feront vider de partout très rapidement. Un bon employé trouvera toujours un emploi.
Toutes les diverses subventions pour favoriser l’emploi qui ont été dépensées depuis des années par l’État se sont toujours révélées totalement inutiles. Si l’économie monte, l’emploi monte en même temps. Un employeur n’embauche pas parce que le coût du travail n’est pas cher mais parce qu’il a besoin d’un salarié ! Toutes les économies qui auraient pu être réalisées sur ces subventions auraient pu être employées à fournir un enseignement de qualité et gratuit, enfin presque gratuit. Il est de notoriété qu’une chose gratuite n’a aucune valeur. Elle a bien une valeur intrinsèque, la quantité d’argent qu’il a fallu y investir pour la fabriquer ou pour la prodiguer, mais pour la personne qui utilise ce produit gratuitement la valeur c’est zéro. Cela n’entraîne aucun respect, aucune modération de la dépense, aucun effort d’entretien. Ainsi l’État devrait tout faire pour que rien ne soit gratuit, depuis les études jusqu’au RSA. Nous vous donnons cet argent gratuitement mais vous nous devez une journée de travail par semaine. Nous vous donnons ce logement gratuitement mais vous allez rénover quelques heures par semaine d’autres logements à côté. Rien, jamais, ne doit être donné sans contrepartie même minime.
Les études “gratuites” doivent l’être jusqu’à la nourriture et au logement, ainsi à l’instar des derniers moments de l’Union soviétique lorsque quelqu’un est ouvrier, c’est tout simplement parce qu’il n’est pas capable de faire mieux ou que cette situation lui convient. Si une personne est médecin ou ingénieur c’est en fonction de ses capacités intellectuelles et absolument pas en fonction des capacités financières de ses parents. Si quelqu’un devient immensément riche, il ne le devra qu’à lui-même car un système d’imposition juste permet en quelques générations de reporter sur l’état la richesse des individus et cet argent, bien utilisé, permet aux nouvelles générations d’avoir à nouveau une égalité de chance au départ.
Voyons un autre effet pervers des subventions. En économie on appelle la différence entre le prix que serait prêt payer le consommateur pour acheter un bien et son prix réel le surplus du consommateur. Les subventions servent soit à augmenter le surplus du consommateur soit à inciter les gens à acheter un bien dont ils n’ont pas besoin.
Exemple, la pompe à chaleur.
En dehors de toute discutabilité de son utilité, la pompe à chaleur est parfois, grâce aux subventions, fournie quasi gratuitement.
Bien évidemment quand un bien est obtenu gratuitement ou largement en dessous de son prix réel les gens sont prêts à l’acheter, quoique… En tout cas, les sociétés pour les vendre fleurissent. Nous avons tous une quantité considérable d’appels téléphoniques irritants concernant l’installation d’une pompe à chaleur, l’isolation des bâtiments ou la pose de panneaux solaires électriques. Ces sociétés vivent avec quoi ? Avec les subventions que leur fournit l’État ! État qui, soit dit en passant, a quand même 3300 milliards de dettes. Je pense qu’avec cette grande quantité de dettes l’État peut largement se permettre d’être dispendieux.
À présent quel serait le petit coup de pouce que devrait donner l’État au lieu de distribuer ses largesses ? Il s’agit simplement de savoir si la pose de pompes à chaleur est rentable ou non pour la personne qui la fait installer. Supposons que l’État autorise un prêt hypothécaire sur 30 ans concernant la pose de pompes à chaleur, l’isolation, les panneaux solaires photovoltaïques voire les trois. Dans ce cas c’est le propriétaire qui va payer. Ceci me semble logique puisque c’est lui qui va en avoir le bénéfice et si la dépense étalée sur 30 ans n’est pas rentable alors c’est que ce n’est pas rentable du tout, subvention ou pas subvention. Il faut savoir faire confiance au portefeuille de chaque particulier. L’isolation concernant les propriétaires bailleurs, ils ne la font pas parce que la seule conséquence sera de faire baisser les charges de chauffage du locataire sans aucun bénéfice pour le propriétaire. Le petit coup de pouce consisterait à pouvoir augmenter les charges locatives de la moitié de l’économie de chauffage réalisées pendant la durée de remboursement de l’emprunt. Cela ne coûterait rien à l’État et ainsi le propriétaire et le locataire seraient gagnants.
Chaque fois que l’État intervient, Il doit le faire avec réserve, avec modération en veillant bien à ne rien déséquilibrer. Quand l’État impose un prix du pain minimum, est-ce bien raisonnable ? Cette limitation des tarifs quand elle est imposée ne le devrait que sur un temps très court. Il est d’autres mesures à prendre pour que naturellement le prix du pain revienne à un équilibre.
Ainsi un chef d’État ressemble à un conducteur roulant à 200 km heure sur autoroute. il lui faut une vigilance de tous les instants et il lui faut à chaque instant corriger la trajectoire du véhicule par de minuscules impulsions. Un coup de volant brutal et la voiture va déraper et créer un accident catastrophique. Une simple modification de trajectoire un peu trop importante peut provoquer indirectement des accidents chez d’autres usagers.
Une bonne gestion de l’État se fait par de petits coups de pouce pour orienter l’ensemble de la machine, quand une intervention plus importante est à faire, il faut la faire soit sur un temps très court soit progressivement et dès que possible laisser l’équilibre se rétablir spontanément.
La vraie égalité ce n’est pas de taper sur les riches mais de permettre à chacun de le devenir.