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La spéculation

La spéculation et le pire des maux. Les spéculateurs sont des gens qui volent le travail d’autrui. Imaginez un agriculteur qui vend le produit de sa ferme directement à un acheteur, il obtiendra un prix maximal de son travail. Le spéculateur est une personne qui va s’interposer entre les deux et qui va détourner une partie de cet argent à son profit. Il ne produit rien, c’est un parasite pour la société. Si en plus il va investir le produit de sa rapine à l’étranger, c’est une perte sèche pour la nation.

Chacun dans la société normalement apporte sa pierre de travail à l’édifice. Le vendeur permet aux producteur de diffuser sa production auprès de personnes qu’il ne pourrait pas lui-même toucher.  Le banquier permet à l’économie de fonctionner et il est rémunéré pour cela.  Mais le spéculateur ne produit rien, il spécule : Il achète le matin 30 tonnes de café, les revend à midi, achète 25 tonnes de riz l’après-midi et les revend le soir. Il serait d’ailleurs bien embêté si on venait lui livrer ces 30 tonnes de café chez lui. Entre le matin et le soir qu’a-t-il produit, quel service a-t-il rendu à la société ? Aucun !

Le prix d’un objet dépend subjectivement de la valeur que va lui attribuer l’acheteur.  La valeur d’un timbre poste est celle du papier, au prix de la ramette c’est voisin de zéro. Mais un collectionneur y verra une autre valeur, celle qu’il lui attribue et cette valeur dépendra de ses capacités d’achat et de jusqu’à quel point il accepte de monter le prix pour l’obtenir.

C’est la même chose pour une toile de maître, la valeur intrinsèque d’un tableau est celle d’un bout de tissu recouvert d’un peu de peinture. Mais certaines personnes sont capables d’acheter une toile de maître plusieurs millions.

Prenons maintenant le point de vue du spéculateur, il va acheter une toile de maître non pour son plaisir personnel mais en fonction du prix auquel il peut la revendre auprès d’un collectionneur.

Imaginons une salle de vente, plusieurs spéculateurs sont présents dans la salle. Le but de chacun est d’acheter la toile en vente le moins cher que possible et de la revendre le plus cher que possible. Les enchères commencent à 1000 €, un des spéculateurs monte carrément à 10 000, un deuxième se dit que s’il monte à 10 000 c’est que ça vaut largement plus, il va donc monter à 70 000. Un troisième bien informé sait que la toile peut se vendre aux environs d’un million, il va arrêter les enfantillages et m’en proposer 500 000. Le premier se dit si ça monte à 500 000 c’est que ça vaut bien un million, à 800 000 je gagne encore 200 000, il propose donc cette somme.  Un autre spéculateur mal informé se dit que les enchères, ayant monté si vite, la toile doit bien valoir largement plus d’un million et là les spéculateurs s’emballent ils vont monter au-delà du million monter monter, monter. Puisqu’il y a toujours quelqu’un pour monter au-dessus c’est forcément que ça vaut plus. La toile se vend à trois millions. La personne qui l’a a achetée va chercher à la vendre à trois millions et ne va trouver personne elle va donc essayer de la revendre pour 2 millions et demi et ne trouve personne elle va baisser jusqu’à un million où elle trouvera preneur.

Ce qui précède en simplifié est ce qui se passe lorsqu’une bulle de spéculation se développe comme la bulle Internet en 2000 et la crise des subprimes en 2008.

Les spéculateurs n’achètent pas un bien pour leur usage personnel, il ne l’achètent non pas non plus pour servir d’intermédiaire, ils l’achètent pour le revendre immédiatement avec un profit. Et comme leur seul intérêt est ce profit immédiat, et maximisé de préférence, l’intérêt de l’objet en question ou sa valeur réelle leur importe peu, l’essentiel est cette marge qu’ils vont faire. L’obsession du gain est tellement grande que même si la valeur de revente du bien dépasse largement sa valeur vénale, cela n’a pour eux aucune importance et comme ils sont une meute, ils vont s’exciter entre eux et inciter l’ensemble du marché à la hausse, une hausse déraisonnable, une hausse sans aucun rapport avec la réalité mais ce mécanisme forcément un jour ou l’autre arrive à sa fin et cette fin arrive lorsque une personne ayant acheté un bien commence à prendre peur en se disant : “Je ne vais pas pouvoir la revendre, c’est monté trop haut”. Il suffit qu’un commence à vendre et tout le monde suit ! Le marché se casse la figure jusqu’à ce qu’on retrouve la valeur vénale du bien, voire largement moins car la confiance est largement entamée. Le problème est que cette course vers le haut va donner l’apparence d’une croissance économique, c’est un rêve et comme de la plupart du temps le réveil est brutal et c’est l’ensemble de la population qui en fait des frais car dans la plupart du temps les spéculateurs ne spéculent pas avec leur argent mais avec celui des autres. Ce sont donc les autres qui par leurs impôts remboursent les erreurs et c’est pour cela qu’il faut qu’un État édicte des lois afin d’empêcher ce genre de dérapage.

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