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Les monopoles

Les grandes tendances actuelles des économistes vont toutes vers le libéralisme à tout crin assorti d’une lutte contre les monopoles.


Qu’est-ce qu’un monopole ? C’est une entreprise vendant un produit sans aucune concurrence. Elle est la seule à le fabriquer, à le vendre et peut donc ainsi le vendre à un prix fixé arbitrairement par elle-même, très haut de préférence. Le concept économique sur les monopoles considère qu’il y a une perte pour le consommateur car s’il y avait concurrence, le prix baisserait et le consommateur pourrait utiliser la différence de prix entre le prix de marché et le prix de monopole pour thésauriser ou pour d’autres dépenses.


Présenté comme cela un monopole est effectivement négatif, cependant la firme possédant ce monopole ne peut pas vendre ce produit à n’importe quel prix. Prenons en exemple le premier smartphone : l’iPhone, au début, seule la firme Apple les fabriquait. Elle aurait pu le vendre 500 000 € pièce, mais peut-être n’en aurait-elle vendu qu’un à ce prix ce qui serait insuffisant pour couvrir les coûts de fabrication. Donc le prix de vente concernant un monopole n’est pas totalement libre, il se trouve dans une fourchette entre avoir un gros bénéfice et ne pas freiner les ventes. Ce gros bénéfice par ailleurs permet  à l’entreprise de fabriquer un objet d’excellente qualité, de financer un département recherche et développement, éventuellement de fabriquer un objet durable dans le temps. Si tous ces critères sont réunis, le bénéfice n’est plus si grand que ça. Par ailleurs si une autre entreprise, une fois que le brevet est tombé dans le domaine public, fabrique le même produit pour un coût moindre, bien évidemment la firme autrefois en situation de monopole va se voir obligée de réduire ses prix, voire de réduire ses coûts, le produit peut alors être de moins bonne qualité. Si ce n’est pas le cas, il faudra augmenter les cadences et/ou rogner sur les salaires, dans le pire des cas il faudra fermer l’usine et la reconstruire dans un pays avec une main d’œuvre et une imposition des entreprises moins chères.


En principe, une entreprise publique a pour seul but de rendre service à ses citoyens, sans aucune recherche de rentabilité. Dans le cas où elle est obligée de se privatiser donc de devenir concurrentielle, dans un premier temps, par la baisse des prix, les consommateurs y verront leur intérêt. Mais très rapidement, les salariés de l’entreprise verront émerger des contraintes de rendement, des salaires qui n’augmentent pas, une diminution de la qualité du service et finalement le coût moindre de la prestation ne compensera pas la perte sociale si ce n’est à l’échelle de l’entreprise cela le sera à l’échelle du pays et ce d’autant plus si la concurrence est représentée par une multinationale dont les bénéfices vont partir intégralement à l’étranger.


Il est des cas où la privatisation d’une entreprise publique accompagnée d’une suppression du protectionnisme met l’entreprise à la merci de la concurrence internationale et laisse le citoyen face à une qualité de service dégradée. Prenons l’exemple du téléphone. Du temps des PTT cela fonctionnait, les coûts de fonctionnement étaient largement couverts par les tarifs pratiqués. Actuellement, le bénéfice est le seul objectif des sociétés, elles n’investissent qu’au minimum nécessaire pour garder leurs clients. Est-il normal en 2020 d’avoir des communications hachées, inaudibles en raison d’un réseau saturé, d’avoir des box qu’il faut régulièrement relancer pour qu’elles fonctionnent ?

Autre exemple dans le même domaine, les consommateurs changent souvent de prestataire pour une raison concurrentielle, parce que chez le concurrent ils vont trouver l’abonnement à 1 € de moins. Pour le prestataire de service, cela signifie changer la box, voire faire venir quelqu’un sur place, particulièrement en cas de fibre optique. Tout cet argent pour les changements de box d’un opérateur à l’autre, ne serait-il pas mieux utilisé au sein d’une société d’État pour améliorer le réseau ? 
Au sein d’une entreprise le seul et unique objectif est le développement économique et pour y arriver il faudra passer par l’augmentation de la rentabilité, le paiement de gros dividendes aux actionnaires, l’écrasement pur et simple des concurrents, l’exploitation au maximum du personnel, la délocalisation de l’entreprise et cetera.
 En fait le marketing c’est une guerre et une guerre n’est jamais souhaitable.


Qu’est-il préférable : un monopole d’État non rentable, non concurrentiel, en recherche de qualité de service pour ses citoyens ou un requin ? Au minimum, concernant les télécoms, la gestion du réseau devrait incomber à l’État ou se trouver sous contrôle étroit de l’État.

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