Les échanges internationaux ne peuvent se faire qu’à condition que les moyens de transport soient de faible coût.
Selon les économistes libéraux, le protectionnisme est un obstacle au développement économique.
Cette assertion est basée sur la pensée de l’économiste Ricardo.
Il a développé le concept d’avantage absolu et d’avantage relatif. Lors d’échanges économiques internationaux un pays peut avoir des avantages :
- naturels comme la possession de matière première que l’autre n’a pas .
- avantages conceptuels, c’est-à-dire les capacités de faire plus vite mieux et à moindre coût un produit.
Ricardo est allé à un niveau plus haut et a développé le concept d’avantage comparatif, il considère que même si l’on n’est pas bon dans un domaine internationalement mais que ce domaine est le meilleur dans lequel on soit, il faut abandonner tous les autres domaines de fabrication et se concentrer dans celui où on est le meilleur.
Dans un but de clarification du texte, appelons le pays ayant un avantage absolu + et le pays ayant simplement un avantage comparatif -.
De nombreux produits peuvent être fabriqués dans le pays- mais si la fabrication est de mauvaise qualité ou trop chère, il est plus intelligent d’importer ces produits et d’exporter un produit que l’on sait très bien faire, c’est-à-dire se concentrer dans le domaine là où on est le meilleur.
La démonstration en ce domaine est irréfutable. Mais en analysant un peu plus en profondeur, la démonstration a un défaut. Comment cela fonctionne t-il ? Le pays+ va acheter des produits au pays- ayant un avantage comparatif c’est-à-dire que ce pays- fabrique des produits un peu plus chers que le pays+ ne le fabriquerait lui-même mais il les achète sans aucun temps de fabrication pour lui-même donc ils sont malgré tout moins chers que ce qu’il pourrait fabriquer. En fait il profite du fait que les moyens de production sont moins développés dans un pays- pour s’enrichir. Par exemple il profite de main-d’œuvre moins chère. Bien évidemment, il apporte au pays- une manne économique mais ce pays s’en sortirait mieux en fabriquant lui-même avec des moyens de production plus compétitifs. Il s’agit donc d’une forme d’exploitation et si le pays- ne reçoit pas suffisamment de rentrées financières en échange de ce service rendu pour l’autre, il ne se développe pas et continue à être une opportunité financière pour le pays+.
Il s’agit là d’un concept de guerre économique, de la survie d’un pays. Mais, sur le plan humanitaire, il y a un autre moyen de procéder. Il s’agit pour le pays qui a des moyens de production développés d’exporter non pas sa production mais ses moyen de production. Ainsi, au lieu d’inonder d’autres pays par l’exportation et donc s’imposer par force, il vient vraiment en aide au pays défavorisé, c’est ce qui était fait au sein des républiques satellites de l’URSS.
Le développement économique peut avoir deux objectifs :
- l’enrichissement de la ou des personnes qui possèdent les moyens de production.
- l’amélioration les conditions de vie de ses habitants.
Le premier cas est celui du capitalisme pur et dur. Il y a quand même des retombées car, pour que des personnes possédant les moyens de production puissent s’enrichir, il faut que les autres puissent acheter donc l’amélioration de la situation des habitants se fait de manière indirecte, sans compter que l’instabilité sociale nuit au développement de l’économie.
Le deuxième cas est celui de l’URSS pour laquelle le développement économique n’avait d’autre but que d’améliorer la situation des habitants.
Dans le premier cas l’amélioration les conditions de vie des habitants est plus lente que dans le second puisqu’une partie de l’argent qui pourrait servir à développer économiquement le pays sert à l’enrichissement d’une minorité, ce système est assorti de très grandes disparités de revenus.
Revenons-en aux avantages comparatifs, Ricardo a parfaitement raison, un pays peut se développer en fabricant dans le domaine où il est le meilleur mais si sa production est de moindre qualité ou de coût supérieur à celle d’un autre pays, il lui faut développer des moyens de production plus efficaces, autrement il se fait manger la laine sur le dos par l’autre pays. Mais pour développer des moyens de production plus efficaces, il lui faut de l’argent. Et si les pays extérieurs sont plus puissants économiquement parlant, ils vont exploiter ce pays et tout ce qui sera fabriqué dans le pays, la richesse du pays, va être récupéré par les pays développés. Donc pour une croissance économique dans ce pays et une augmentation du confort de ses citoyens il faut que ce pays se protège, dans tous les domaines où il n’est pas compétitif, il va donc mettre des taxes à l’importation, c’est pour ça qu’on appelle cela le protectionnisme. Tous les pays d’Asie qui se sont développés économiquement, on pratiqué le protectionnisme dans les domaines où ils n’étaient pas compétitifs et n’ont exporté que dans les domaines où ils l’étaient. Ils ont ainsi protégé leur économie intérieure au point de vue industriel, agricole et financier. Car les finances sont aussi un domaine économique. Une fois leur niveau économique augmenté ils ont supprimé les barrières douanières dans les domaines où ils étaient devenus compétitifs.
Le protectionnisme bien évidemment va empêcher la croissance du pays dans tous les domaines où il le pratique puisqu’il empêche des produits à bon marché d’inonder le pays et donc avec ces produits d’augmenter le confort de ses habitants. Mais il permet aussi d’avoir un contrôle total de la balance commerciale. S’il y a trop d’importations en provenance d’un pays par rapport aux exportations il est très facile de réguler cela en augmentant les taxes à l’importation en provenance de ce pays. Les habitants ne profiteront donc pas autant des bienfaits liés à l’importation de ce produit, il n’en profiteront pas tout de suite mais leur pays va augmenter en niveau de production, en niveau économique, en équilibre, en absence de dette de l’État, il va donc progressivement arriver à un niveau économique lui permettant d’ouvrir la barrière douanière et de rentrer dans le club international des gens ayant tous le même niveau économique concernant ce produit. Dans ce contexte et dans celui-là uniquement la main invisible d’Adam Smith peut exercer son pouvoir.
Bien évidemment, actuellement, le protectionnisme au niveau d’un seul pays entrainerait une catastrophe économique pour ce pays. Par contre le protectionnisme au niveau d’un groupe de pays ayant entre eux des échanges économiques sains et équilibrés, des échanges technologiques, permet à ce groupe de pays d’équilibrer son économie par rapport un autre groupe de pays.
Un exemple, nous sommes parfaitement capables en Europe de produire de la viande de qualité, avec des normes de très haut niveau. Pourquoi donc importer de la viande en provenance de pays hors de l’Union européenne avec une qualité largement moindre ?
Pour un prix de vente plus bas ? Pour que les gens ainsi puissent en consommer beaucoup plus et avoir aussi plus de maladies cardiovasculaires ? Si la viande est plus chère, les gens en consommeront moins mais de bonne qualité et cela engendrera un développement de notre agriculture.