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La croissance

La croissance est l’objectif principal des économistes. Pour eux, le taux de croissance est révélateur de la santé d’une économie et les Malthusianistes ont été tournés en ridicule.

Jusqu’à présent cela s’est révélé parfaitement exact. Malgré l’accroissement de la population, la famine a régressé sur l’ensemble de la planète. Cela a été obtenu grâce à une agriculture mécanisée, parfois quasi industrielle qui a permis une augmentation des rendements ainsi qu’une augmentation de la quantité de carbone dans l’atmosphère.

Par l’augmentation des surfaces urbaines, les surfaces agricoles ont diminué et malgré cela, dans les pays industrialisés, les productions agricoles ont augmenté. L’accroissement de la consommation permet une augmentation du confort de vie des citoyens, cela peut aller jusqu’à l’extrême, à fabriquer des produits dont la durée de vie est très courte. Tout cela pourra durer tant que nous pourrons consommer de grandes quantités d’énergie.

Dans le keynésianisme, en cas de crise l’État doit investir afin de stimuler la dépense pour relancer l’économie. Cependant cette dépense doit toujours constituer un investissement à long terme, une avancée pour le pays : des routes, des industries, la recherche. Il serait absurde de payer des gens pour creuser un grand trou, venir contrôler la qualité du trou, le reboucher et en faire un autre à côté. N’est-ce pas ce que nous faisons lorsque nous achetons des produits chinois de mauvaise qualité pour les jeter un mois plus tard ?

La perspective de la diminution des surfaces agricoles à un point tel que cela entraînerait une famine globalisée sur la planète est très très loin devant nous et pourtant, ce n’est pas parce que cela est loin qu’il ne faut pas l’envisager.

La surpopulation, fléau qui entraînerait le même problème, semble elle aussi pour l’instant incertaine. En effet, dans tous les pays industrialisés la natalité baisse. La quantité de personnes âgées augmente. En fait, cette quantité augmente uniquement à cause d’un déséquilibre temporaire de la population dû à une quantité de jeunes très importante dans les années 60.

Cette baisse de la population inquiète fortement les économistes qui y voient pour l’avenir une baisse de la puissance économique du pays puisque dans leur raisonnement la croissance économique est due à la consommation. Or plus la population est grande, plus la consommation augmente. Selon eux la croissance est l’alpha et l’oméga de la bonne santé du pays.

Il y a cependant une autre façon de voir le problème, et je suis étonné de ne la voir nulle part. Considérez un gâteau, autour de ce gâteau vous avez quarante personnes, cela laisse de toutes petites parts pour chacun. A présent autour de ce gâteau mettez seulement trois personnes, cela laisse pour chacun de beaucoup plus grosses parts.

Quelle est la différence entre nos pays industrialisés et nos mêmes pays il y a trois siècles ?

L’énergie disponible et le nombre d’habitants. Pour fabriquer un objet sans énergie il faut une grande quantité d’êtres humains, cela coûte donc très cher. Introduisez une énergie abondante et pas chère, vous aurez un produit déjà beaucoup moins onéreux. A présent, dans le contexte industriel, construisez une usine et fabriquez-y vingt voitures. Il faudra donc répartir le coup de l’usine sur vingt voitures, c’est exorbitant, absolument non rentable. Fabriquez une voiture à 50 millions d’exemplaires et divisez le coût de l’usine par le nombre de véhicules, le coût par véhicule sera très faible. Le coût de fabrication de chaque véhicule supplémentaire sera de moins en moins cher jusqu’à ce qu’il faille construire une nouvelle usine pour en fabriquer. Et le problème recommence, la nouvelle usine à construire pour une seule voiture n’a pas d’intérêt…

Prenons un autre aspect du même problème. Les 50 millions de véhicules sont des véhicules “de merde”, il va falloir les renouveler tous les cinq ans. Effectivement, au point de vue économique cela va créer de la croissance. Cela va enrichir le propriétaire de l’usine, cependant les acheteurs de véhicule obligés de renouveler leur rachat tous les cinq ans ne pourront pas s’acheter une maison. Le moyen de transport est prioritaire puisque c’est lui qui permet d’aller au travail. En plus vous allez avoir un monceau de voitures usées soit à jeter telles quelles, soit à recycler. Évidemment la voiture aura servi cinq ans mais pour un prix un peu plus élévé elle aurait pu servir vingt voire trente ans.

C’est là qu’intervient le rôle de l’État, un bon chef d’État est celui qui voit loin, très loin. La surpopulation, il y a peu de risques, la baisse des surfaces agricoles sans surpopulation c’est pas très grave, l’accumulation dans les poubelles de choses inutiles, ça c’est grave. Un investissement à long terme est largement préférable. Évidemment, un produit fabriqué pour durer est plus cher, il faut donc attendre un petit peu plus pour l’acheter. Mais ce produit ne va pas être racheté plus tard et cette perte de consommation engendrera plus tard une consommation autre, utile et durable. Par ailleurs, est-ce la possession matérielle qui rend heureux ? L’absence de confort matériel rend malheureux, je parle de la faim, de la soif, du froid, de la maladie, de l’absence d’abri. Oui j’en conviens, une villa avec piscine, hélicoptère pour se rendre au travail, plusieurs résidences secondaires, un jet privé pour aller en vacances, oui tout cela est extrêmement confortable. Cela est-il nécessaire pour vivre heureux ? J’en suis beaucoup moins sûr. On se dispute tout autant avec son épouse dans une super villa que dans un appartement, la souffrance due au cancer n’est pas différente dans un appartement que dans une villa de luxe. Par contre si un individu peut se payer des médicaments et un autre pas, là ça fait une très grande différence.

Pour qu’un pays fonctionne correctement, il lui faut une énergie abondante, peu chère et une grande population afin de pouvoir diminuer le coût de fabrication de chaque objet. Cela permet aussi de diminuer le risque en matière d’assurance, que cette assurance soit sociale : maladie, chômage ou pour les biens matériels : logement, voiture.

Si la population diminue tout en restant nombreuse, le gâteau reste le même mais il va être mieux réparti donc une diminution de la population engendrera forcément une augmentation de la richesse de chacun. L’évolution de la société se ferait plus lentement mais, étant donné que nos besoins fondamentaux sont déjà tous couverts, ce ne serait pas un mal.

Les économistes sont des gens intelligents. Ils ont parfois des querelles de clocher, mais à la fin ils parviennent quand même globalement à s’entendre hormis quelques intégristes capables d’appliquer sans réflexion des règles économiques comme le libéralisme à tout crin, avec des résultats économiques positifs mais avec une augmentation des disparités de revenus.

Bien qu’ayant un socle de connaissances économiques acquis par moi-même je n’en suis pas un, mais connaissant les compétences de ces personnes, je suis sûr de leur capacité à trouver un système d’avenir efficace avec zéro croissance.

Même si pour l’instant les malthusianistes sont de doux rêveurs, la planète a une taille limitée, à un moment que ça soit en surpopulation ou en déchets nos erreurs nous rattraperont.

La seule croissance dans laquelle nous devons nous investir pour l’avenir est la croissance politique. Depuis que la France existe en tant que pays uni et démocratique, les différentes parties du pays ne se battent plus entre elles. Même si je considère l’Europe telle qu’elle est en ce moment comme une catastrophe, elle a quand même deux avantages : la probabilité d’une guerre entre pays de l’Union européenne est quasiment égale à zéro et cet ensemble de pays a une petite tendance à se protéger économiquement. Tout au moins existe-t-il un désir de protéger leur monnaie commune.

Tout comme la France et l’Europe n’ont plus de luttes intestines, il faut développer la croissance politique pour arriver à un gouvernement mondial qui permettra de supprimer tous les conflits, arrivé à ce stade la quantité faramineuse de dépenses en armement divers pourra être reportée sur le progrès économique et social des citoyens. Pour arriver à cela il faut que le pouvoir politique soit plus fort que le pouvoir économique, qu’il n’y ait sur la planète aucun groupe d’influence supérieur aux autres, pour l’instant les États-Unis dirigent le monde avec leur dollar. Il est souhaitable que d’autres groupes émergent pour contrebalancer cela. Le développement d’une union africaine, d’une union sud-américaine, l’Union européenne politique et non économique comme maintenant, sont des étapes essentielles à l’établissement d’un gouvernement mondial et non comme pour l’instant un pouvoir économique d’un pays s’imposant sur tout le reste de la planète. Pour obtenir ces différents groupements, il est essentiel qu’à la formation de ceux-ci, ils ferment leurs frontières et mettent des taxes de protectionnisme pour pouvoir développer leur propre autonomie et qu’ils viennent plus tard vers le gouvernement mondial en partenaire égal.

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