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La religion, c’est l’opium du peuple. 

Cette phrase bien connue de Marx tourne la religion en dérision. Et pourtant, la promesse d’une vie meilleure dans l’au-delà apporte à beaucoup de gens sur notre planète un grand réconfort. Il est des personnes capables de souffrir en silence, de maîtriser leur environnement et s’en sortir tout seules. Ce n’est cependant que la portion congrue de l’humanité. La plupart, lorsqu’ils souffrent, ont besoin d’un médicament pour les calmer, pour les apaiser, pour les soulager et dans le domaine de la souffrance psychique et morale, la religion est un excellent médicament. 

Je préfère cependant faire une distinction entre religion et spiritualité. La religion, ce sont les rites associés à une spiritualité. Un athée peut avoir de la spiritualité, même sans croire à une vie après la mort. Un athée spirituel va rechercher une explication, une amélioration du monde dans la philosophie. Il va aider son prochain sans la crainte de l’enfer ni la récompense du paradis. À l’inverse, il y a des religieux manquant totalement de spiritualité et comblant cette lacune par l’application à la lettre des textes sacrés. Or les textes sacrés, quel qu’ils soient, sont loin d’être parfaits. 

Pour notre raisonnement, admettons comme postulat que Dieu existe, que ce soit un Dieu unique ou le Dieu suprême d’entre les dieux. La description de Dieu dans toutes les religions a des caractéristiques communes : c’est un être éternel, omniscient, omnipotent, qui a créé le monde.

Les religieux de chaque religion prennent leur livre sacré comme une émanation de la vérité divine. Et pourtant, ce sont des hommes qui les ont rédigés. Or l’homme est un être sujet à erreur même lorsqu’il est capable de se connecter avec Dieu et peut-être surtout dans ce cas-là.

Nous savons que les abeilles ont un langage basique, mais il existe. Un apiculteur pourrait essayer, avec toutes les découvertes scientifiques de notre 21e siècle, de communiquer avec les abeilles. Il semblerait à leurs yeux omnipotent et omniscient. Il serait plein de bonté, leur donnant du sucre pour survivre en hiver et dur en leur prenant une partie de leur miel. Bref, il aurait la position d’un Dieu à leur égard. Cependant,malgré toute sa bonne volonté, son message a de fortes probabilités d’être tronqué ou déformé par leurs capacités faibles d’analyse et l’influence de leur mode de vie. 

L’analogie est osée, mais c’est juste pour montrer à un religieux qui croit en Dieu que la communication entre un être omnipotent et un être limité est forcément difficile d’où la possibilité d’erreurs de bonne foi.

Ne serait-il pas concevable pour un croyant de pouvoir émettre un simple doute non pas sur la spiritualité de sa religion mais sur la possibilité de d’imperfection du ou de ses livres sacrés vis-à-vis du message initial de Dieu qui a pu être incompris, mal interprété voire déformé sciemment afin de l’adapter aux mentalités des êtres humains au moment où le message a été délivré. 

Sur cette base, en aucune façon blasphématoire, il serait possible de réviser partiellement les textes sacrés tout particulièrement dans les parties totalement contradiction avec une spiritualité humaniste contemporaine. Dans ce sens-là, la religion chrétienne a eu de la chance d’avoir le nouveau Testament pour compenser la dureté et la brutalité de l’Ancien Testament. Pourtant, la religion chrétienne est loin d’avoir été exempte d’actes barbares et inhumains perpétrés en son nom. Les textes musulmans sont eux aussi imprégnés de spiritualité, cependant le prophète y a intégré beaucoup de contraintes de la vie courante correspondant uniquement à l’époque où il a vécu. Autant dans des pays encore relativement moyenâgeux, la charia pourrait encore s’appliquer mais en Europe les croyants sont en porte-à-faux entre leur texte sacré, leurs besoins de spiritualité interne et le respect de l’être humain.

Si la chrétienté a pu s’adapter au monde moderne, l’islam le peut aussi. Attention, il ne s’agit pas de réformer les religions, je suggère simplement de leur donner une pincée très légère de modernisme. Une petite pincée qui leur permettra de vivre en parfaite harmonie entre eux. Les chrétiens ont peut-être raison, ou peut-être est-ce les musulmans ou même les juifs. Quoi qu’il en soit, notre monde moderne a besoin de ce vivier de spiritualité que sont les religions pour lutter contre la destruction des valeurs traditionnelles et le matérialisme financier qui menace de nous déborder de toutes parts.

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