Nous ne sommes pas tous égaux au point de vue capacités intellectuelles. Pour certaines personnes il est très facile d’apprendre par cœur et pour d’autres non. Il y a des enfants hyperactifs et des enfants calmes, des enfants patients et impatients, et cetera.
La tendance actuelle à l’égalité et à la bonté excessive engendre une compassion pour les personnes ayant des faibles capacités, cette attitude mentale entraîne un laxisme. Pour les personnes en difficulté il faut avoir une compassion, une compréhension de leurs problèmes mais pas du tout une acceptation.
Ainsi pour un enfant qui a du mal à apprendre, la grossière erreur serait d’être indulgent envers lui et de ne pas lui en demander plus qu’il ne peut fournir. Au contraire, le fait de lui en demander plus qu’il ne peut fournir va développer ses capacités intellectuelles. On peut être compréhensif pour les limitations actuelles de cette personne, comprendre que cela sera pour lui très difficile d’obtenir le même niveau qu’un autre voire qu’elle ne pourra jamais l’atteindre mais il ne faut surtout pas laisser cette personne dans sa situation. Il faut la pousser, il faut la stimuler.
N’est-ce pas là le but de toute éducation que d’enseigner à tout individu à maîtriser son cerveau aussi bien dans ses facilités que dans ses difficultés ? Quand un enfant se montre agressif envers un autre enfant, la première chose que nous faisons en tant que parents, c’est d’essayer de lui apprendre à contrôler son agressivité. Nous avons tous des instincts primitifs. Ces instincts qui ont permis à l’espèce humaine de se développer et de s’imposer sur la planète. Mais dans une société civilisée, nous ne pouvons pas casser la gueule à quelqu’un simplement parce que nous a dit un mot de travers, il nous faut donc apprendre à contrôler nos instincts, à les canaliser, voire à les rendre productifs.
Je vois dans mon cabinet très fréquemment des enfants mal élevés, avec un comportement asocial, et des parents ayant le commentaire : “Oui, mon enfant a des difficultés, alors vous comprenez, il voit un psychologue, c’est très difficile pour lui” et autres commentaires du même genre.
Oui, pour certains enfants c’est très difficile. Mais est-ce une raison pour jeter l’éponge ? Il faut évidemment que les parents aient conscience de cette difficulté pour l’enfant et n’aient pas une exigence brutale envers lui mais il faut que l’exigence monte en puissance progressivement et que l’enfant puisse apprendre à se contrôler à défaut de pouvoir se corriger.
Tous les êtres humains vivants en société sont amenés à se contrôler et à force de se contrôler, cela devient une habitude, un réflexe et ne demande plus d’effort. Eh bien, pour les enfants en difficulté cela demandera un effort peut-être toute leur vie mais il faut qu’ils apprennent à vivre en société. Cela leur sera plus difficile et le psychologue leur viendra en aide mais il faut avoir malgré tout de l’exigence. Avoir de l’indulgence, de la compréhension ne signifie pas pour autant être laxiste.
Le dépassement de soi pour certaines personnes signifie simplement atteindre le niveau de la moyenne de la population.