Un président de la République doit se trouver au-dessus de ces clivages.
En théorie, un homme politique de gauche va avoir tendance à aider les pauvres, un homme politique de droite on va avoir tendance à aider les riches et un homme du centre ni l’un ni l’autre, voire les deux.
Un Président de la République est-il meilleur lorsqu’il a une politique de gauche ou de droite ?
Ni l’un, ni l’autre. Un Président de la République ne doit pas être au service d’une partie de la population mais au service de la nation.
En dehors d’un pays dit communiste où tous les habitants ont à peu près le même niveau de vie, un président de la République ne peut pas se permettre de mettre en avant un groupe particulier de la population au détriment des autres. Il dirige un pays. Ce terme peut sembler abstrait et ce d’autant plus si l’on considère qu’un pays est constitué d’une mosaïque de clivages.
En fait, un Président doit gérer un pays en pensant non seulement à la majorité des gens qui y vivent mais encore mieux à l’ensemble de la population.
Par ailleurs, un pays est beaucoup plus complexe que les clivages gauche-droite. Par exemple employeur-employé, bailleur-locataire, praticien-patient. La population peut être aussi considérée par groupes existants plus ou moins antagonistes : l’ensemble des plombiers, l’ensemble des habitants de Paris, l’ensemble des gens atteints de certaines maladies, l’ensemble des consommateurs, etc. Réduire la gestion d’un pays à une notion gauche-droite laisse la porte ouverte à tous les dogmatismes.
Ainsi, une décision peut être prise politiquement parce qu’elle relève d’une idéologie de gauche tout en étant totalement inadaptée, inefficace, voire nuisible pour le pays.
Quand une décision est bonne pour le pays, elle sera donc bonne pour l’ensemble de ses habitants, si pas à court terme, au moins à long terme. À l’inverse, une décision qui peut-être prise dans une idéologie de gauche pourra avoir plus tard des effets néfastes sur l’ensemble du pays au point de vue économique et finalement elle va jouer un rôle de boomerang et retomber sur la catégorie de la population qu’elle voulait favoriser.
Vis-à-vis du clivage gauche-droite, le Président de la République devrait être au dessus de cela, sa seule intervention devrait être pour limiter les trop grandes disparités de revenus.
Les députés aussi devraient prendre du recul par rapport à ce clivage, ils dévalorisent actuellement notre assemblée avec leurs luttes mesquines. Comment espèrent-ils être crédibles lorsqu’une proposition de loi se voit dotée de plusieurs milliers d’amendements aussi ridicules qu’un changement de ponctuation ?
Il est préférable d’argumenter sérieusement, la négociation est toujours la meilleure des voies. À défaut de consensus, il faut être capable de rechercher le compromis.