Richesse = sentiment de supériorité et d’impunité
Aux États-Unis 1 % de la population contrôle 42 % des richesses. Il pourrait sembler que ces personnes ont de l’argent à ne plus que savoir en faire. Et pourtant, les États-Unis, depuis la guerre hispano-américaine jusqu’à la guerre en Ukraine, ont une tendance à l’hégémonie économique et le moindre obstacle sur leur chemin est écrasé militairement sans pitié. Les habitants des États-Unis ne sont pas ici ciblés, il s’agit particulièrement de ces 1%, qui à travers leurs richesses gèrent le pays.
L’argent a été de tout temps le moteur des civilisations. Il permet un meilleur confort de vie à ceux qui en possèdent et permet même d’acheter sans compter. Accumulé en masse, il donne accès au pouvoir. Ainsi, à travers l’achat compulsif et l’ivresse du pouvoir, l’argent serait bien une drogue.
Ce qui renforce encore plus cette notion c’est l’inhumanité de la plupart des gens qui en possèdent beaucoup. Au temps des Romains, la richesse pouvait se mesurer au nombre d’esclaves possédés. Actuellement, la richesse se mesure à la quantité d’actions possédées et, comme les pays occidentaux se sont progressivement désindustrialisés, les actions les plus rentables sont celles des entreprises qui exploitent la main d’œuvre à bon marché dans les pays dits en voie de développement.
Cet aspect économique est toutefois indirect, celui qui possède des actions possède un bout de papier ou une attestation informatique, il n’a absolument pas l’impression d’exploiter du personnel à bon marché.
Mais quand, pour le rendement, pour l’accumulation de richesses, une entreprise comme les entreprises bananières Chikita et Del Monte arrosent les employés d’insecticides de toutes sortes pendant leur travail au sol, il y a quelque chose qui n’est pas compréhensible. Les gens qui possèdent ces entreprises sont déjà immensément riches, quel est leur intérêt à augmenter encore leur richesse, surtout au prix de la santé de leurs employés ?
L’argent serait-il une drogue aussi grave que l’héroïne puisque comme elle il supprime toute humanité ?
Mais il y a pire, quand l’industrie en question est celle de l’armement. Pour grossir et augmenter, il n’y a qu’un seul moyen, vendre des armes. Pour cela, la voie la plus efficace est de fomenter des guerres.
Il est parfaitement concevable que des personnes soient plus douées que d’autres pour gagner de l’argent, au point d’en accumuler en masse, mais en accumuler au prix de nombreuses vies humaines cela est difficilement compréhensible.
Une entreprise est un peu le bébé de celui qui l’a créée, il est normal qu’elle soit défendue bec et ongles contre la concurrence. Ce genre de bataille peut même être un jeu, un jeu en sus enrichissant. Mais il devrait y avoir la limite du respect de la personne humaine à ne pas franchir.
Étant donnée la démesure que l’argent développe chez certains chefs d’entreprise, tout particulièrement les très, très grosses entreprises, il est absolument nécessaire que l’État les encadre au maximum. Le développement d’entreprises sur le territoire national est une richesse économique, il ne faut pas que ce développement devienne une pieuvre qui écrase les citoyens de notre pays ou ceux d’autres pays. En conséquent, l’État se doit d’encadrer au maximum ce genre de situation.
Sur notre planète plusieurs systèmes ont existé et existent. Le plus égalitariste, ce fut le communisme qui malheureusement est un frein au développement économique. Le parti communiste chinois a abandonné cette idéologie et a partiellement laché la bride des entreprises. Cependant tous les gros chefs d’entreprise faisant partie du parti, l’État les contrôle directement et les empêche de déborder. Les États forts comme la Russie contrôlent aussi leurs grosses entreprises.
En France, dans le préambule de la Constitution de 1946 , il est prévu de nationaliser les entreprises à partir du moment où elles deviennent un danger pour la société mais une forte réglementation peut-être tout aussi efficace. Toutefois un service public, par principe non rentable, devrait être, soit nationalisé, soit beaucoup plus fortement contrôlé par l’État qu’une simple entreprise à but lucratif.