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La valeur de l’argent

À l’origine du commerce était le troc. Il s’agissait d’un échange d’envies. Celle qu’avait une personne d’acquérir le bien proposé par l’un et inversement. Il fallait que toutes les deux aient envie de la marchandise de l’autre. La proportion dans l’échange dépendait de l’intensité d’envie de chacun. 

Le troc a cependant ses limites. Même si parfois un acheteur pas du tout intéressé par la marchandise du vendeur, envisageait de prendre la marchandise, non pour lui-même, mais dans le but de l’échanger ailleurs. Il fallait anticiper la possibilité d’échanger avantageusement la marchandise auprès de quelqu’un d’autre. Ce système complexe a rapidement été remplacé par la monnaie, en bronze, en argent, en or ou en alliage. Cette monnaie était faite de métal rare et de qualité, ce qui en faisait une valeur intrinsèque. 

Une marchandise a deux valeurs : la quantité de travail nécessaire pour la produire et l’intensité du désir de l’acquérir. Et la matière première ? En fait la matière première représente du travail, celui qu’il faut pour l’extraire et la raffiner. En même temps, elle représente une valeur intrinsèque si cette matière est non seulement rare mais aussi convoitée. (Un vieux cheval aveugle, c’est rare mais pas du tout convoité). Une matière première sans valeur peut en prendre par le travail. Par exemple, les charbonniers, qui faisaient du charbon de bois dans les forêts au Moyen-Âge, avaient la matière première en abondance donc ce qu’ils vendaient à autrui c’était leur travail, celui d’abattre et de brûler le bois en absence d’oxygène. Un minerai quelconque, un peu rare, prend de la valeur par le travail qu’il faut pour l’extraire. La rareté influence sur le prix, pas sur l’envie d’acheter. Il y a cependant le spéculateur, qui achète pour un temps plus ou moins court. Il n’est absolument pas intéressé par un produit mais par l’augmentation de son prix due à une quantité croissante d’acheteurs alors que le nombre mis sur le marché n’augmente pas.

Pour résumer, la valeur de la monnaie correspond à du travail. Quand vous convoitez un objet dont vous avez très fortement envie, vous êtes prêt à le payer plusieurs mois de revenu voire plusieurs années. Or votre revenu représente le fruit de votre travail et, si vous avez des salariés, celui des autres. Mais, l’argent n’étant pas le même dans tous les pays, il a fallu trouver une équivalence entre toutes les monnaies. C’est le taux de change. Malheureusement, il n’est pas stable et laisse ouvert ainsi la possibilité de spéculer. 

La valeur de la monnaie varie aussi avec les capacités de production d’un pays (Le PIB).

Le travail horaire cependant n’a pas la même valeur partout sur la planète, lui aussi dépend de la rareté de la personne ayant certaines habilités et surtout de l’utilité de cette habileté. Si le premier venu, sans aucune formation, est capable de fabriquer un objet alors le travail de cette personne aura peu de valeur. Si une personne a des compétences rares et convoitées alors le travail prend énormément de valeur. 

Sous cet aspect là, il est parfaitement normal d’avoir des différences de valeur du travail, le système communiste est une illusion. 

La valeur du travail dépend aussi du prix de l’énergie ! En effet, où que vous soyez, regardez autour de vous et constatez que la force musculaire humaine a été remplacée par une dépense énergétique, marteau-piqueur, informatique, véhicules etc. Même l’eau courante, elle évite d’aller la chercher l’eau au puits, à la source, à la fontaine. Mais pour avoir de l’eau dans son logement, il faut qu’elle y arrive par gravité et il faut de l’énergie pour la pomper en hauteur dans les châteaux d’eau. Il faut des tuyaux produits industriellement grâce à l’énergie, moins chers que s’ils étaient faits à la main.

Donc, l’argent représente aussi la quantité d’énergie dépensée par un État et le prix de cette énergie. Il serait possible de convertir tout objet fabriqué industriellement en équivalent heures de travail humain musculaire. L’argent est bien un troc d’heures travail.

Le travail cérébral économise du travail musculaire : l’organisation du travail, la conception de systèmes de fabrication plus ou mois complexes, l’enseignement, etc

Nous venons de le voir, l’argent représente du travail et la rareté d’un objet ou plutôt l’envie qu’à une autre personne de l’acheter et le sacrifice qu’elle est capable de faire sur son propre travail c’est-à-dire sur son propre argent pour l’acquérir. 

Du temps où l’or était une référence, quelqu’un qui découvrait et exploitait une mine d’or devenait soudainement riche. Il augmentait aussi la richesse du pays de la quantité d’or qu’il apportait additionnée de son travail. Mais en augmentant la quantité d’or en circulation sur la planète, il en faisait automatiquement diminuer la valeur. La valeur du travail nécessaire à exploiter la mine étant faible par rapport à la valeur de l’or qui est extrait, cette valeur peut-être négligée. Donc quelqu’un qui possède une mine d’or détourne une partie de l’argent des autres à son propre profit puisqu’il détourne vers lui une partie de la valeur de l’argent en circulation. 

Cependant, si cet or remis en circulation est immédiatement investi dans une construction économiquement profitable sur le long terme, alors il augmentera la richesse du pays et donc la valeur de chaque pièce d’or en circulation. 

C’est exactement ce qui se passe actuellement avec les emprunts. Un emprunt augmente la masse monétaire, il fait donc baisser la valeur de la monnaie en circulation. Mais si cet argent est investi dans une industrie économiquement rentable alors la richesse du pays augmente et la valeur de la monnaie globale du pays augmente de la quantité d’argent qui a été injectée. À l’inverse si cet argent sert pour creuser un grand trou, bien fait, par des bons travailleurs, inspecté ensuite par une personne qui vient dire : ”Vous avez très bien travaillé, vous allez le reboucher et en faire un autre identique à côté”, là le pays va couler. Chaque centime issu d’un emprunt doit être investi à très, très bon escient

Pour finir sur la valeur de l’argent, une personne qui vole, c’est quelqu’un qui vole la sueur et le travail de quelqu’un d’autre. Il y a plusieurs façons de voler :

– Casser une vitre, entrer dans une maison, prendre l’argenterie.

– Employer des personnes rémunérées largement en dessous de leur valeur. 

-Spéculer : le spéculateur est improductif, il ne fait que détourner une partie de la valeur d’un objet pour son profit personnel et quelquefois il en augmente la valeur artificiellement. Cette valeur peut augmenter tellement rapidement que tout le monde a envie d’en acheter. Cela fait boule de neige, chacun devient spéculateur et veut avoir de l’argent facile. C’est une bulle spéculative. Soudain la valeur spéculative du produit devient tellement disproportionnée par rapport à sa valeur vénale que les gens prennent peur et vendent. Quand cela s’effondre, le ou les objets reprennent leur valeur initiale et ceux qui avaient cru gagner de l’argent facilement se retrouvent en déchéance totale mais certains spéculateurs sortent leur épingle du jeu en ayant vendu à temps.

Qu’est-ce que l’argent facile ? C’est celui obtenu sans travailler. Mais comment gagner sans travailler puisque l’argent, c’est du travail ? En volant-spéculant ! A ne pas confondre avec un service rendu. Conseiller les autres n’est pas musculaire mais c’est un travail rémunéré. Prêter de l’argent à quelqu’un qui en a besoin, c’est prendre un risque et ce risque est rémunérable. 

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